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Nuages et pollution lumineuse

20 octobre 2022 - Philippe Deverchère

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L’image ci-dessus illustre le phénomène de diffusion de la lumière par la base des nuages au-dessus d’une commune de montagne assez fortement éclairée.

Un ciel nuageux qui se transforme de nuit en couvercle lumineux. La pollution lumineuse, qui prive les astronomes de l’accès au ciel étoilé par temps clair, a un effet encore plus délétère sur la biodiversité lorsque le ciel est couvert. La réflexion sur les nuages de la lumière issue des sources d’éclairage provoque une explosion de la pollution lumineuse. Celle-ci peut s’accroître d’un facteur 10 à 30 par rapport aux niveaux atteints en conditions de ciel clair. Les conséquences sur les déplacements et la reproduction des espèces nocturnes s’en trouvent alors démultipliées.

Pour s’en convaincre, les deux images en fausses couleurs ci-dessous montrent tout le ciel à 360° depuis le même point d'observation, en l’occurrence le sommet d'une colline près du petit village de Cervières dans le Haut-Forez (Loire). Le Sud est au centre de l'image.

  • L'image de gauche est prise lors d'une belle nuit claire et, outre les étoiles et la Voie lactée, on voit apparaître sur l'horizon les halos de pollution lumineuse des grandes agglomérations situées à des distances entre 30 et 85km (de gauche à droite Roanne, Lyon, Saint-Etienne et Clermont-Ferrand). Le petit halo au centre est celui de la ville de Noirétable située à 3,5km.

  • A l'opposé, l'image de droite est prise dans des conditions de ciel complètement couvert avec des nuages bas. Les halos ne sont plus du tout les mêmes et la pollution lumineuse est démultipliée par les nuages qui reflètent efficacement la lumière des sources proches (effet de couvercle lumineux). De gauche à droite, les halos sont ceux du village de Cervières (qui n'a pas encore éteint son éclairage public à 23h), de l'aire d'autoroute du Haut-Forez et du village des Salles (situés respectivement à 3,5 et 2 km), et de Noirétable au centre. Dans de telles conditions, il était possible de lire un livre sans lampe de poche, ce qui n'était pas du tout le cas par conditions de ciel clair.

Les couleurs utilisées dans les deux images correspondent à des niveaux de brillance (ou luminance) du ciel allant du plus brillant à gauche au plus sombre à droite. Les conditions typiques où l’on retrouve certains niveaux de luminance sont indiqués sur l’échelle.

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3 Modélisation

La pollution lumineuse est à la fois la présence nocturne anormale ou gênante de lumière et les conséquences de l'éclairage artificiel nocturne sur la faune, la flore, la fonge (le règne des champignons), les écosystèmes ainsi que les effets suspectés ou avérés sur la santé humaine.

Comme celle de pollution du ciel nocturne qui la remplace parfois et qui désigne particulièrement la disparition des étoiles du ciel nocturne en milieu urbain, la notion de pollution lumineuse est apparue dans la deuxième moitié du xixe siècle et a évolué depuis.

À la fois piège écologique, barrière immatérielle et perturbateur endocrinien pour de nombreuses espèces1, elle se distingue des nuisances lumineuses en ce qu'elle affecte également les écosystèmes et les humains ; l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) recommande en 2014 aux collectivités de l'inclure parmi les indicateurs de pression sur la biodiversité2. Elle est souvent associée à la notion de gaspillage d'énergies, dans le cas d'un éclairage artificiel inadapté et s'il constitue une dépense évitable d’énergie.

La pollution lumineuse est souvent évaluée par l'échelle de Bortle. Le premier atlas mondial exploitant l'imagerie satellitaire des années 1996-1997 montre qu'en 1997 18,7 % des terres émergées sont touchées (61,8 % des États-Unis hors Alaska et Hawaï, et 85,3 % de l'Union européenne)3. Le phénomène continue depuis à s'aggraver4, tant pour l’intensité lumineuse que pour l'étendue des zones illuminées5, d'environ 6 % par an, progressant par exemple de 6 % par an des années 1990 à 20106 et de 2,2 % en quatre ans (2012-2016) à l'échelle mondiale7, devenant l'une des menaces importantes pour la biodiversité8.

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La pollution lumineuse est à la fois la présence nocturne anormale ou gênante de lumière et les conséquences de l'éclairage artificiel nocturne sur la faune, la flore, la fonge (le règne des champignons), les écosystèmes ainsi que les effets suspectés ou avérés sur la santé humaine.

Comme celle de pollution du ciel nocturne qui la remplace parfois et qui désigne particulièrement la disparition des étoiles du ciel nocturne en milieu urbain, la notion de pollution lumineuse est apparue dans la deuxième moitié du xixe siècle et a évolué depuis.

À la fois piège écologique, barrière immatérielle et perturbateur endocrinien pour de nombreuses espèces1, elle se distingue des nuisances lumineuses en ce qu'elle affecte également les écosystèmes et les humains ; l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) recommande en 2014 aux collectivités de l'inclure parmi les indicateurs de pression sur la biodiversité2. Elle est souvent associée à la notion de gaspillage d'énergies, dans le cas d'un éclairage artificiel inadapté et s'il constitue une dépense évitable d’énergie.

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